De Chiloé au désert d'Atacama: amitié et partage sur les routes chiliennes.
- loinlabasentandem
- 12 juin 2015
- 6 min de lecture



Que s'est-il passé depuis la fin de notre périple en Patagonie il y'a deux mois maintenant de cela ?
Mi mars, nous prenons un bus pour rejoindre le nord de la patagonie chilienne ; plus précisément la ville de Puerto Montt
Nous restons deux jours à Puerto Montt, avant de nous remettre en route pour Chiloé.
Après les montagnes et pics enneigés du sud de la patagonie, nous avions envie de changer de décor et de revoir des paysages marins, qui commençaient à nous manquer. Nous prenons donc le ferry à une soixantaine de kilomètres au sud de Puerto Montt, et atteignons en une petite demi-heure le premier port de pêche de Chiloé : Cucao.
Les maisons en bois, sur pilotis et colorées annoncent une nouvelle architecture et donne un avant goût de ce qui nous attend sur l'île.
Nous rejoingons ensuite plus au sud, Ancud, première ville sur notre chemin. Nous passons ici, deux jours sous la toile de tente à attendre que la pluie veuille bien cesser. Hé oui, Chiloé sans pluie, ne serait pas...Chiloé !
L'alcamie faisant son apparition, nous nous dirigeons ensuite vers l'ouest pour découvrir la réserve Pinhuil de Pinguins.
Notre arrivée est un peu tardive à cette époque de l'année mais par chance, nous réussissons tout de même à observer les derniers retardataires qui n'ont toujours pas migrés.
Ils sont une centaine, pinguins de Humblodt et de Magellan, à se déhancher devant nous tels des petits clowns. Le spectacle est attedrissant mais malheureusement de courte durée. Nous nous remettons en route vers la campagne Chilote. Il nous faut avancer au maximum avant que le mauvais temps ne revienne.
Nous dormons chez un apiculteur, perdu quelque part entre les collines. On retrouve les joies de dormir dans un endroit calme et isolé et au petit matin avant de nous remettre en route, nos avons le droit à une visite VIP de son exploitation de miel.
Et on repart avec notre petit pot de miel qui réjouie nos babines, mais ne fera pas lng feu....
Ca monte, ça descend, le ripio est dur. On a jamais autant poussé le tandem, mais on continue inlassablement notre chemin vers l'est cette fois-ci ; en direction de Tenahun et de San Juan, connues pour leurs charmantes églises classées au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Nous ne regrettons pas du moindre la peine qui nous aura fallu pour arriver jusque là. Les églises, récemment restaurées dans leur intégralité, sont de toutes beautés. Nous les apprécions d'autant plus, que ces villages étant isolés, nous n'y croisons aucun touriste.
On campe sur la place du village de San Juan à côté de l'église. Il règne une atmosphère calme et apaisante dans ce village de bord de mer d'une centaine d'âmes, et malgré la méfiance des villageois,quelques curieux s'approcheront tout de même de notre campement pour venir tailler la bavette avec nous.
Le lendemain, nous décidons de traverser le bras de mer à marée basse pour rejoindre l'autre rive.
Le passage à gué doit nous éviter de faire demi-tour sur 7 kilomètres avant de rejoindre la route principale, qui doit nous mener à Dalcahue.
Il n'y a malheureusement pas grand chose à découvrir dans cette petite bourgade , hormis son célèbre curanto. (plat typique chilote à base de viande, de fruits de mer et de pomme de terre). Tancrède engloutit le tout en deux en deux et rêve déjà du prochain alors même que nous quittons le marché où nous nous sommes restaurés.
Nous prenons à nouveau un ferry pour nous rendre sur la petite île de Quinchao. Notre circuit des églises continue : on se rend à Achao où nous passons deux jours et revenons sur l'île principale de Chiloé où nous atteignons Castro. On profite de l'emplacement centrale sur l'île, pour nous rendre au parc national Chiloé à l'extrême ouest de l'île où nous fêtons l'anniversaire de Fanny ce 23 mars sur les plages de Pacifique.
Nous achèvons notre traversée de Chiloé à Quellon, à l'extrême sud de l'île deux jours plus tard.
Nous quittons l'île en bateau pour rejoindre la ville de Chaiten, au nord de la carretera austral. C'est avec enthousiasme que nous revenons sur cette magnifique route que nous avions tant aimé.
Ici, les températures sont plus clémentes, et il nous est d'ailleurs impossible de monter au volcan Chaiten, tant la chaleur de cet après-midi là est accablante. Nous rejoignons le ruisseau le plus proche et apprécions avec ferveur la beauté du parc Pumalin. Nous sommes perdus dans cette végétation luxuriante avant de retrouver trois autres cyclistes avec qui nous roulerons deux jours en direction de Puerto Montt.
Nos chemins se séparent à notre arrivée dans la grande ville portuaire. Nous retournons chez Pablo, notre hôte Warmshower dans l'attente que notre colis transportant les nouveaux arceaux de notre tente arrivent.
Heureusement, l'attente n'est pas longue et nous récupérons au bout de deux jours notre colis chargé des nouveaux arceaux, et également de confiseries ! Miam:)
Nous quittons définitivement Puerto Montt ce 2 avril et prenons le chemin du Nord en direction de Temuco, capitale de la région des Lacs.
Notre traversée de cette région nous enchante. Nous pédalons entre lacs et volcans : Volcns Osorno, Puyehue, Chosuenco pour finalement atteindre la petite ville de Villarcia dont son volcan du même nom, est entré en éruption début mars.
Nous campons le campement sur la plage de Villarica où nous sommes accueillis par un groupe d'amis qui nous invite à partager un casse-croûte. On papotte, on échange sur le voyage et les choses de la vie, et nous concluons la soirée en admirant le volcan toujours en activité.
Nous retrouvons Sabine et Christian- le couple de tandémiste suisse rencontré sur le nord de la carretera austral-le lendemain sur la route. Les nouvelles ne sont pas très bonnes : les malheureux se sont fait voler leurs affaires hormis le vélo, quelques jours plutôt sur les bords du lac.
Nous taillons les derniers kilomètres qui nous séparent de Temuco avec eux. Là-bas, nous sommes acccueillis par Léa, notre hôte Warmshower
Nous restons deux jours chez elle, ce qui nous permet de faire d'avantage connaissance et de créer plus de liens que si nous étions passé juste pour une soirée.
Léa nous fait découvrir sa ville. Nous allons au marché ensemble, et surtout passons un merveilleux en compagnie de ses amis avec lesquels nous dégustons un bon asado (type barbecue) sur fond de musique traditionnelle chilienne.
On rigole, on boit, on chante. Et on se couche le cœur léger, heureux de ces si belles rencontres.
Nous repartons de chez Léa heureux, mais le cœur serré de nous séparer aussi vite. Nous prenons un bus pour rejoindre Santiago, la capitale du Chili, bien plus au nord.
Après un achat express des billets de bus, nous chargeons le tandem in éxtremis. Comme à son habitude, chargé le vélo est toujours un grand moment de stress pour nous...Va t-on l'accepter dans la soute ? Combien cela va-t-il nous coûter ? Ne va-t-on pas le cassé ?
Mais pour la seconde fois, le départ de Temuco se passe sans encombres pour Bixi et pour nous. Ouf!
En montant dans le bus qui nous mène à Santiago, nous refermons derrière nous et de manière définitive, ce chapitre Patagon.
Le paysage change peu à peu, la chaleur envahit le bus, les paysages se font de plus en plus aride. Palmiers et maisons en toit de tuile bordent la route. Finis les petites habitations de bois, typique du sud du Chili.
Un petit air du sud de la France se fait ressentir. Bienvenus dans la région de Santiago. Nous avoisinons les 30°C alors que sept heures avant, nous n'en avions que 15.
C'est Carina qui nous accueille pour quelques jours. Nous avions lié connaissance avec cette jeune psychologue un mois et demi plut tôt sur la carretera austral, à Caleta Tortel plus exactement.
Le courant étant bien passé entre nous, nous avions alors échangé nos contacts et lui avions promis de venir lui rendre visite si nous passions par la capitale.
Nous avons été accueillis cinq jours chez Carina, ce qui nous a donné le temps de visiter amplement la ville. Après plusieurs moi sur la route, cette petite pause culturelle nous fait du bien. Au programme : Musée des Arts Précolombiens, Musée de la mémoire sur la dictature militaires et autres petits plaisirs...
Au bout de cinq jours, nous concluons notre séjour chez notre hôte par un bon asado avec les amis de Carina ; puis nous ressautons dans un bus pour rejoindre la ville de Calama, situé à l'extrême nord du pays dans le désert d'Atacama. Sécherres et désert le plus aride au monde nous attend pour boucler au mieux cette aventure Chilienne.
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