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Noël et la traverseé des plaines arides et désertiques de la Pampa
- loinlabasentandem
- 18 janv. 2015
- 6 min de lecture
Il est 18 h, nous quittons Buenos Aires par le train de la Pampa nous menant à Carlos Casares. Nos projets ont changé lors de ces trois derniers jours. Nous décidons d'esquiver la traversée de la Patagonie en passant par la côté atlantique devant nous mener à Ushuaia, pour rejoindre plutôt la région des lacs en traversant le pays d'ouest en est.
Pourquoi ce choix ?
Après les difficultés de ce début de voyage, nous ressentons la nécessité de rejoindre une région qui nous attire réellement et où il nous sera possible de concilier vélo et loisir à la fois.
Après une traversée un peu monotone du nord-est du pays, nous sommes à la recherche de diversité, et nous pensons pouvoir la trouver en rejoignant la région de Bariloche.
La région des lacs est connue pour ses nombreux parcs nationaux où il est possible d'y randonner à pieds ou à vélo à travers de jolis paysages montagneux.
De plus, le train qui devait nous avancer un peu dans la patagonie, n'accepte pas notre vélo, raison de plus pour dévier notre route.
Nous voilà donc partis dans une toute autre direction. Mais ce n'est pas grave, le voyage à vélo offre justement la souplesse de pouvoir changer facilement nos plans.
De là, nous rejoindrons peut-être la terre de feu, peut-être.
L' argentine est grande, nous ne savons pas si nous aurons assez de temps finalement pour nous tenir au parcours que nous avions initialement prévu.
Le train nous menant à Carlos Casares, arrive à 3 h du matin en gare.
L'heure tardive à laquelle nous arrivons ne nous permet pas de chercher un logement pour la nuit. Nous élisons donc les sièges du terminal de bus comme lits d'appoints pour trois petites heures de sommeil. Finalement, nous serons réveillés par les femmes de ménages et la propriétaire des lieux pas très heureuse de nous voir camper au sein de son établissement.
Nous engloutissons un café, et nous mettons en route pour rejoindre Pehuajo, à une cinquantaine de kilomètres de là. Puis le chemin se poursuivra le jour d'après, jusque Trenque Lauquen, où nous seront accueillis par Rodrigo durant deux jours.
A l'entrée de la ville, tout nous semble propre et bien organisé. Quel contraste avec le nord du pays, beaucoup plus populaire et pauvre.!
Ici, ce sont des pick-up à plusieurs milliers de pesos qui nous klaxonnent sur la route. Rodrigo s'insurge d'ailleurs contre ces gens, ces fameux propriétaires terriens qui se sont justement accaparés les terres pour en faire de la culture de soja, et qui ont ainsi appauvris les sols de la région.
Nous parlons permaculture, voyages, partageant espoirs et craintes, et la route nous rappelle après deux jours de pause chez lui.
Prochaine destination, Santa Rosa, capitale de la Pampa.
Nous mettons deux jours pour y parvenir, traversant les paysages monotones des plaines arides et désertiques de la Pampa. Sauf qu'un indésiré nous accompagne sur la route, et se fait de plus en plus pesant : le vent !
Il ne nous lâche plus, rendant notre progression difficile et les journées de plus en plus fatiguante. On le hait, on le déteste et on peste!
Notre rituel du soir s'accompagne dorénavant d'une consultation météorologique ardue. Chaque soir l'espoir que les vents tournent en notre faveur nous anime, mais il n'en est rien....
Notre passage dans la sableuse et poussiéreuse Santa Rosa ne sera que de courte durée. Nous y passons la nuit et nous empressons de reprendre la route en direction de Neuquen, à 400 kms de là, et qui marque pour nous notre avancée vers les Andes.
A la sortie de la ville, nous effectuons nos premiers 30 kilomètres à une vitesse impressionnante.
Pour la première fois, le vent nous porte et nous nous sentons poussés des ailes ! Nous effectuons 110 km cette première journée nous menant jusqu'à General Acha, dernier village avant notre traversée de la route du désert.
Le paysage commence à changer peu à peu Depuis la sortie de la ville, quelques lacs salés à la réverbération éblouissante, et quelques petits monts rocheux, viennent agrémenter le voyage.
Nous sommes le 23 décembre lorsque nous arrivons à General Acha.
Nous hésitons à rouler le lendemain, et à passer le réveillon de Noël sur la route. Mais le peu de choses à faire dans cette petite bourgade , et le nombre de jours qui nous restent à rouler avant d'atteindre Neuquen nous persuadent de reprendre le vélo.
Nous remplissons donc nos gourdes à bloc, et nous lançons ce mercredi 24 décembre sur la route du désert, qui doit nous mener jusque Neuquen
Nous entamons nos premiers mètres lorsque nous voyons à la sortie de la ville, un pick-up enlisé dans le sable, sur le bas côté de la route. Nous nous arrêtons à sa hauteur et nous proposons d'aider le propriétaire à dégager son véhicule.
Lorsque nous avons finis, Fanny demande si celui-c n'irait pas dans la direction de Gobernador Duval à environ 250 km de là, et s'il pourrait pas nous y avancer. Par chance, son itinéraire coincide avec le notre et c'est sans hésitations qu'il charge notre vélo à l'arrière de son pick-up. Nous voilà donc partis pour une traversée express du désert de la Pampa.Les cheveux dans le vent, c'est avec enthousiasme que nous voyons les premiers kilomètres défilés sous nos yeux. Au loin, devant nous, des plaines arides et sableuses s'étendent à perte de vue. Nous sommes heureux d'avoir trouvé Ignacio sur notre chemin, car plus le temps s'écoulent plus nous nous disons que la route du désert aurait été un calvaire en vélo. Nous roulons ainsi 6 heures d'affilées, alternant route asphaltée et chemin de piste chaotique, lorsque nous apercevons finalement Gobernador Duval.
Notre chauffeur s'arrête en haut de la colline qui surplombe le petit village d'une centaine d'habitants, pour dire une oraison devant le sanctuaire de la vierge Marie qui borde la route.
Puis le véhicule s'élance sur les derniers kilomètres devant nous mener au village. Nous nous arrêtons quelques centaines de mètres plus bas devant la station service et demandons aux propriétaires s'il est possible d'y poser notre tente.
Comme d'habitude, on nous refusera pas de nous installer,
La station essence faisant également office d'épicerie, nous en profitons pour nous ravitailler, et entamons ainsi la discussion avec nos hôtes.
Puis, nous achevons notre journée par un repas de Noël basique: riz-tomates, mais no coeurs sont emplis de joie..
Nous sommes heureux et reconnaissants d'avoir rencontré Ignacio qui nous a mené jusqu'ici, et plus particulièrement les gens que nous avons rencontré jusque maintenant sur notre chemin.
Nous pensons à nos familles, à nos amis, et nous disons que nous avons de la chance d'être ici. Un Noël dans la Pampa, est certainement la chose que l'on vivra qu'une fois dans notre vie.
Comme d'habitude, nous ne veillons pas tard, et ne tardons pas à nous endormir !
Au lendemain, nous sommes invités par la famille Biegler, les propriétaires de la station essence, à partager un assado (barbecue) de Noël avec eux.
Nous passons un agréable moment en leur compagnie. On parle politique, mœurs locales, voyage pendant plusieurs heures.
Dans l'après-midi, nous partons tous les sept au bord du fleuve Colorado. On y reste deux bonnes heures à flâner au soleil, et à se délecter de l'eau douce et tempéré du fleuve.
De retour au QG de la station essence,alors que nous nous appretons à préparer nos affaires pour notre départ le lendemain, Ruben, nous propose de nous avancer en pick-up sur quelques kilomètres.
Noël nous porte chance dis-donc ! Nous acceptons l'offre et nous voici ce samedi 26 décembre en partance, e,core express, pour Neuquen.
Nous partons tôt le matin et arrivons à une cinquantaine de kilomètres de Neuquen en début d'après-midi. Nous disons au revoir à la famille Biegler, sur le parking d'un supermarché, et nous remettons en route pour atteindre la capitale de la province en fin d'après-midi.
Le paysage change peu à peu, et bientôt le désert fait place aux premiers vergers.
Nous en apprécions l'ombre qu'ils nous font sur la route et l'odeur qui s'en dégagent.
A Neuquen, c'est Maria, une hôte warmshower qui nous accueille le temps d'une nuit.
Le temps de nous remettre en route vers la région de Bariloche, que nous attendons tant...
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