La Patagonie Argentine et Chilienne : Un petit air de fin sous fond sonore de tempête.
- loinlabasentandem
- 26 avr. 2015
- 4 min de lecture


La carretera Ausral achevée nous rejoignons la ville d'El Chalten, à une trentaine de kilomètres du lac del Desierto où nous arrivons par bateau.
Après 3 semaines de vélo sur le ripio, le retour à l'asphalte est plaisant. Finies machine qui couine et secousses en tout genre. On a l'impression de prendre des ailes et de s'envoler tant nous retrouvons une allure convenable, que nous avions presque oublié.
Arrivés à el Chalten, nous posons sacoches et vélo chez Flor, une agréable jeune femme qui a transformé son foyer en maison d'accueil pour cyclistes.
Ici, c'est le QG des cyclos ! On retrouve quelques copains de route, tels que Diego et Dieisson nos deux frères brésiliens tant aimés, ou encore Victor l'espagnol et Braham et Katarina les deux belges en tongues-chaussettes. Bref, ici on retrouve un petit goût des joyeuses colonies de vacances qu'on faisait quand on était mômes. On est logé gratuitement et en contrepartie chacun y met un peu du sien et participe aux tâches communes de la maison.
La cuisine se transforme tous les soirs en restaurant culinaire où chacun prépare une spécialité de chez lui ; et vous vous en serez doutez, nous avons cuisiné des crêpes qui ont d'ailleurs fait sensation !
Nous profitons d'être dans la capitale argentinedu trecking pour randonner quelques jours autour du du Fitz Roy et de sa chaîne montagneuse. Au programme : 10 jours de randonnée dans l'un des plus beaux parcs Argentin, et en cadeau : la troisième plus grande calotte glaciaire au Monde est à nos pieds !
Au prix de 5 jours d'efforts, nous passons le col « du Vent » (il porte bien son nom) et nous arrivons enfin devant cette mer de glace qui se dresse devant nous. Nous découvrons avec émotions , tous deux chacun murés dans notre silence intérieur, ce spectacle grandiose, que nous verrons peut-être qu'une fois dans nos vies.
Nous longeons la mer de glace deux journées avant de redescendre à El Chalten. Le vent ajoutés aux dénivelés importants rendent le retour extrêmement difficile.Mais la dernière vue que nous avons sur le fabuleux glacier Viedma qui se jette dans son lac est tout simplement remarquable.
Nous arrivons enfin après 5 jours de marche intensif à El Chalten. La boucle est bouclée et nous nous remettons en route avec nos deux amis Catalans Maria et Adri en direction d'El Calafate, à deux cente kilomètres de là environ.
Là-bas, nous faisons une courte halte afin d'aller y voir le glacier Perito Moreno. Mais, nous nous attardons guère plus dans cette ville guindée et excessivement touristique dont la seule attraction qui semble compter est de consommer.
Nous nous remettons vite en route pour Puerto Natales, avec nos deux amis Adri et Maria. Nous roulons trois jours à travers la pampa Argentine bataillant contre le vent et le froid qui se fait de plus en plus rude.
Une nuit, alors que nous dormons dans un petits mobil-home de chantier, nous atteignons les -7°C. C'est la première fois de notre voyage, que nous avons aussi froid et qu'il nous coûte autant pour dormir.
Les vents violents qui marquent notre entrée au Chili, nous force à arrêter notre journée de vélo tôt dans la journée. Heureusement, nous trouvons toujours sur notre chemin des gens particulièrement gentils prêts à nous venir en aide ; et ce jour là nous aurons le droit de dormir au post frontière argentin !
Les 50 derniers kilomètres qui nous restent à parcourir pour atteindre Puerto Natales sont épuisants. Maria et Adri arrivent à faire du stop, mais nous avec le tandem nous renoncer à cette possibilité avant même de l'avoir envisagé.
Après avoir bastonné pendant une heure et demi pour faire 4 kms, nous tentons à notre tour notre chance. Les premières minutes sont peu convaincantes , mais au bout d'une dizaine de minute un charmant monsieur au volant d'un pick-up s'arrête à notre hauteur. En ni une, ni deux, nous chargeons vélos et sacoches dans le coffre arrière et prenons place à bord du carrosse !
Nous arrivons à Puerto Natales dans l'après-midi. Nul besoin d'atteindre Ushuaia, nous avons déjà l'impression d'avoir atteint le bout du monde ici.
Nous restons deux journées à Pto Natales, le temps de faire un peu de mécanique sur le vélo, et de reprendre des forces avant de nous remettre en route pour Punta Arenas.
Lorsque nous nous remettons en scelle, nous quittons la ville sous un vrai déluge. Au bout de 20 minutes nous sommes littéralement trempés et gelés.Vous pouvez avoir les meilleurs vêtements techniques, quand il pleut en abondance la pluie s'incruste et rien ne résiste à l'humidité.
Au bout d'une cinquantaine de kilomètres, nous en jugeons assez et posons le campement derrière un abri sur le parking d'un petit restaurant. Une soupe,et quelques vêtements sec font notre bonheur, et nous nous remettons en route le lendemain vers Punta Arenas.
Notre arrivée à Punta Arenas nous conforte dans le fait de ne pas rejoindre Ushuaia. Ici, le vent souffle à plus de 120 km/h, c'est de la folie, et on sent bientôt que le climat deviendra de plus en plus rude au fur et à mesure que nous arriverons dans l'automne. Nous décidons donc, non sans regret, de nous arrêter ici. Surtout, quand le vent achève les derniers arceaux de notre tente qui résistait jusqu'alors!
Ce final, n'aurait pû être mieux. Nous retrouvons Charlotte et Aurélien avec qui nous prenons plaisir à flâner, cuisiner des hamburgers, à regarder Titanic et autres films à l'eau de rose, et à faire une randonnée d'une journée sous la pluie et la tempête, au phare Isidrio. Expérience moite mais épique !
Et puis, pour le grand final nous revoyons nos copains Mieke et Niko rencontrés il y'a 4 mois plus tôt sur les routes de misiones en Argentine. .
Comme Niko, nous avait murmuré un jour sur la route « Nous nous retrouverons à Punta Arenas dans quelques mois ! ». Simple coïncidence ou juste voyant , le fait est, nous roulions pour nous retrouver.
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