Fin d'une épopée nord argentine
- loinlabasentandem
- 14 déc. 2014
- 6 min de lecture
Nous arrivons ce jeudi 4 décembre à Concordia en fin d'après-midi.
Le camion de José nous dépose à l'entrée de la ville et après avoir déchargé notre vélo, nous nous mettons en route pour parcourir les 15 derniers kilomètres qui nous séparent de l'entrée de la cité. Nous avons tout juste le temps de trouver un endroit où poser le campement, que la nuit arrive déjà. Ce soir on dort sur un terrain de football. Nous nous réjouissions de l'état de la pelouse , parfaite pour nos deux corps endoloris. Les vestiaires font office de salle de bain , et pour une fois nous aurons de l'eau chaude. Bref, c'est le grand luxe !
Dès le lendemain matin, nous nous mettons en route pour la visite de la ville. Nous déambulons dans les rues qui nous mènent au centre ville avec le tandem, et comme d'habitude les gens se retournent sur notre chemin.
En arrivant sur la place centrale, nous sautons dans les premières banques avec la hâte de pouvoir y retirer de l'argent. Nous en essayons une, puis deux, sans aucun succès. Heureusement, la troisième et la dernière sera la bonne, ouf !
La carte de Tancrède est enfin acceptée au distributeur. Par contre, il faudra encore attendre pour Fanny car sa carte ne passe toujours pas.
Nous nous attelons ensuite au problème de Western Union. Nous nous rendons au bureau de poste de la ville avec l'espoir de pouvoir y retirer l'argent que nous n'avons pu récupérer à Santo Tomé la veille.
Mais là encore, nos espoirs sont vite déchus : ce n'est plus un problème de numéro fiscal qui empêche le retrait de notre argent, mais une erreur d'informations sur l'identité de Fanny.
En remplissant le formulaire d'envoi d'argent en ligne, nous n'aurions pas renseignés les deux prénoms supplémentaire de Fanny, mais uniquement son prénom d'usage. Hors son passeport qui mentionne ces trois prénoms , et qui fait office de pièce justificative pour retirer l'argent, ne concorde pas avec les informations communiquées dans le formulaire.
Bref, pour deux prénoms manquants, on nous refuse le retrait de notre argent !
On essaye donc une agence officielle Western Union, en se disant que le problème pourra y être résolu plus facilement. Là encore, rien à faire, cela ne fonctionne pas !
Nous rencontrons dans cette agence, Patricia et son mari Juan, qui se prenne de sympathie pour nous.
Devant notre désarroi, ils nous proposent de venir nous reposer chez eux le temps que notre situation s'arrange. Nous acceptons bien évidemment l'invitation, et nous réjouissons de pouvoir être accueillis chez des locaux.
Nous nous dirigeons vers la calle Esmeralda à l'extérieur de la ville, là où se trouve le domicile de Patricia et José. Routes cabossées, chemins de terre, nids de poule : nous entrons dans les quartiers populaires de la ville de Concordia.
Finalement, nous nous arrêtons devant une petite maison blanche au bout d'un chemin. Là se trouve la maison de Patricia et Juan.
Nous faisons la connaissance de leur deux filles, et installons le campement au fond du jardin . Nous nous sentons de suite très bien dans ce foyer modeste, mais aux allure de palace, tant l'accueil y est chaleureux !
Nous partageons maté et dîner avec nos hôtes, et après la douche et la lessive, partons nous coucher.
Nous retournons le lendemain matin dans le centre de Concordia. Fanny essaye à nouveau de retirer de l'argent dans une banque espagnole, et là, Miracle ! ça marche !
Décidément le fonctionnement du système bancaire argentin nous échappe ! C'est à rien n' y comprendre...
Nous décidons de fêter cela comme il se doit. Direction la place centrale. On se remet de nos péripéties financières en s'achetant deux bonnes glaces qu'on déguste langoureusement. Le sourire revient un peu et nous achevons notre journée chez Patricia et Juan, autour d'un bon barbecue.
On échange des anecdotes, des bouts de vie. Juan offre a Tancrède son maillot de football en guise de souvenir de notre passage ici, et c'est le cœur un peu serré que nous reprenons la route en direction de Colon à une centaine de kilomètres plus au sud ce dimanche 7 décembre.
Mais alors que nous pensons pouvoir parcourir la totalité du chemin, nous sommes arrêtés dans notre course au bout d'une quarantaine de kilomètres.
Un violent orage arrive droit sur nous. En l'espace de quelques minutes, nous nous retrouvons piégé dans un énorme nuage de poussière, et des vents violents qui s'abattent sur nous. Les prévisions météorologiques n'annoncent rien de bon pour cette nuit, et nous devons absolument trouver un abri au plus vite. Nous décidons de nous arrêter à la prochaine station service, qui se trouve à cinq kilomètres de là pour y poser le campement.
Les vents de face, nous ralentissent et nous n'atteignons la station qu'une heure plus tard.
En arrivant à la station essence, nous posons la tente sous un semblant de garage à voiture. Nous aurons au moins pour ce soir, un toit au dessus de notre tête.
Nous reprenons la route le lendemain, dans l'espoir d'atteindre enfin Colon dans la journée, et de là rejoindre l'Uruguay grâce au pont qui relie les deux pays.
Les vents toujours de face et très forts, nous ralentissent toujours un peu plus, et nous font malheureusement atteindre Colon tard dans l'après-midi. Nous passons la nuit sur place et remettons le passage de la frontière au jour suivant.
Nous appréhendons un peu ce passage où nous craignons de devoir payer un backchish aux agents des douanes.
Finalement, rien de tout cela n'arrive !
Le passage de la frontière se passe sans embarras. Nous rejoignons la ville de Paysandu, et nous attardons un peu en centre ville.
Malheureusement,en plus de ne pouvoir y retirer à nouveau de l'argent, Paysandu, ne présente guère d'intérêt touristique. Nous serons simplement de passage car nous reprenons la route dans l'après-midi poursuivant notre chemin sur les routes Uruguayennes. Le trajet est plus agréable et moins dangereux qu'en argentine.
L'Uruguay nous semble être un petit pays fort agréable. Le code de la route nous semble être d'avantage respecté ici, et nous nous sentons plus en sécurité.
Nous ne voyageons que deux jours dans ce pays, car mercredi 10 décembre nous passons à nouveau la frontière avec l'Argentine, pour rejoindre Gualegaychu en Argentine. Le passage de la frontière de ce côté là nous est plus compliqué.
L'administration Argentine, lourde de règles, nous interdit le passage du pont qui enjambe le fleuve Uruguay, en vélo. Nous trouvons donc un camion qui accepte de nous transporter de l'autre côté de la frontière. Hop, nous voilà à faire de nouveau un petit tour en camion. Fanny monte dans la cabine avant avec le chauffeur, tandis que Tancrède monte à l'arrière dans la remorque avec notre tandem.
Le routier accepte de nous avancer jusqu'à l'entrée de Gualegaychu, qui se trouve sur son chemin.
En arrivant à la tombée de la nuit, nous trouvons un petit camping où passer la nuit. Son propriétaire peut aimable, et pas très honnête veut nous facturer la nuit une quinzaine d'euros pour un simple bout de pelouse et des douches qui ne fonctionnent pas.
Nous tenons tête et arrivons à négocier la nuit pour une dizaine d'euros. Nous repartons le lendemain avec la hâte de quitter cet endroit peut accueillant.
Malgré le vent qui nous ralentit, nous arrivons à faire 90 kilomètres cette journée là. Mais nous n'arriverons pas à rejoindre la prochaine ville avant Buenos Aires, qui se trouve encore à une cinquantaine de kilomètres. Nous devons donc nous arrêter en chemin. Et ce soir encore, nous plantons la tente le long de l'autoroute 14, dans une station essence digne d'un film d'Hitchkock. Mais bon malgré des douches pourries et insalubres, nous avons au moins le mérite de pouvoir prendre une douche...froide, forcément ;)
Nous allons nous chercher de quoi grignoter au petit boui-boui d'en face. Tancrède se régale de son sandwich de viande. Tout va bien, nous nous couchons attaqués par les moustiques, mais nous nous réjouissons de la fin de ce périple dans le nord de l'argentine, chargé en aventures.
Nous nous réveillons ce vendredi 12 décembre, d'attaque pour nous rendre dans la ville de Zaraté, dernière étape avant Buenos Aires.
Malheureusement, Fanny se réveille malade.
Migraine, frissons, vomissements : il nous est impossible de prendre la route ce matin là. On reste donc à la station essence le temps que son état s'améliore. A midi, nous décidons de reprendre la route malgré son état de fatigue, pour rejoindre la ville de Zaraté qui se trouve à une cinquantaine de kilomètres de là.
Là-bas nous pourrons au moins trouver un hôtel où poser valises et voir un médecin s'il le faut. Au mieux, nous pourrons prendre un train qui nous mène à Buenos Aires.
Nous arrivons à Zaraté deux heures et demi plus tard, et en rentrant dans la ville les gens nous font malheureusement savoir qu'aucun train ne desserre la capitale.
Nous tentons donc notre chance auprès des bus. Nous nous rendons à la gare routière et par chance trouvons un autobus qui se rend à Buenos Aires et veut bien charger notre vélo dans sa soute.
Nous sautons dedans, et arrivons dans la capitale ce vendredi 12 décembre vers 21h.
Par chance, en arrivant, nous trouvons un petit hôtel pas très cher et de bonne qualité dans le quartier Once.
Nous décidons de rester quelques jours à Buenos Aires le temps que Fanny se refasse une santé.
Prochaine destination: la Pampa argentine.
On espère que cette prochaine étape nous sera un peu moins difficile.
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